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Vagues voluptueuses

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Elle est verte, elle est bleue L'eau ressaque et trémousse  Elle joue avec le feu Du sable qu'elle éclabousse. La mer berce un instant Les barques qui frissonnent,  Elle lèche goulument  Le quai qui s'abandonne. Son teint mystérieux Attire comme un miroir Les oiseaux amoureux,  Les retient pour un soir. Ce sera, cette nuit  Sur la plage déserte, Sous la lune qui luit,  Une tendre découverte. Nos corps nus réunis, Nos cœurs en effusion, Les sens qui s'oublient, Les volcans en fusion.  La marée matineuse Couvrira des amours  Les traces élogieuses Interdites au jour.   © Gérard Dézèmerie     Sept 23

Crime libérateur

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  C'était aux premières heures du jour, je l'ai achevé Nous avions vécu ensemble, intimes et enlacés, Après tant de questionnements, d' interrogations Je mis un point final à notre relation. Il a tenté de se rapprocher, se raccrocher Pour ne pas être nu, aux autres, offert, crucifié Il m'a assuré que j'étais le seul et l'unique Et que sans moi son existence n'était qu'ossianique. Mais je ne pouvais pas pour moi seul l'emprisonner, En otage, même avec son accord, le scléroser. Lors, j'ai  tiré le trait et lui ai fermé les yeux, J'ai étouffé ses cris, et lui ai fait mes adieux. Je suis désespérément seul et affligé, Mais bien que condamné, je me sens libéré. Car mon poème aimé maintenant vous appartient Il renait en vous, il ne sera plus jamais mien. **** Gérard Dézèmerie  Avril 2024

Pâris et les trois Grâces

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  Pâris et les trois Grâces Moi, Pâris, en embarras confronté En Humain qui atermoie et tempère Tant l'aspect dupe la réalité Et le mène au conflit, même à la guerre. La pomme d'or me brûle les doigts Et subodore la triste destinée Que déterminera alors mon choix  Entre sagesse, connaissance et beauté. Athéna, tu es le ciel étoilé ! Ton éclat, ô séductrice déesse, N'a d'égal que ton charme assuré Et l'insondable ampleur de ta sagesse. Héra que ton frère Zeus pris pour épouse, Dont la beauté illumine les cieux, Tu gouvernes, protèges, aimes et jalouses ! Ta constante fidélité m'émeut. Mais enfin, Aphrodite, ce sera toi Du fait de ta promesse de convaincre Hélène, – Dussé-je provoquer la guerre de Troie- Celle que j'aime tant et de longue haleine. Vous les trois Grâces que nulle autre surpasse En magnificence, superbe et beauté, Au nom de l'Amour, je demande grâce Et humblement réclame votre bonté Signé Pâris

Nul besoin

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Nul besoin de la foule qui engloutit et détruit mais de la franche amitié Si. Que dans ma tête perturbée Qui se perd et maboule La justesse des idées Si. Et qu'enfin dans mon  cœur Qui chavire et chamboule Se love un dernier amour Oui.    Gérard Dézèmerie (10/11/21)  

Il sera trop tard

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Il sera trop tard "ensuite" pour m'offrir des fleurs Il n'y aura, quoi qu'il en soit, aucun endroit pour les déposer Alors qu'actuellement vous avez tout le loisir de le faire... Et si mes vases étonnamment étaient pleins.  Il resterait mon cœur. N'attendez pas trop tard pour m'offrir des fleurs Il sera trop tard "après" pour venir murmurer des mots tendres Il n'y aura plus d'oreilles pour frémir à leur écoute Aujourd'hui l'ouïe est bonne, réceptive et attentive Et si trop de notes suaves s'y présentaient à la fois Il resterait mon cœur.. N'attendez pas trop tard pour me dire des mots doux. Plus aucune raison "après" pour venir me cajoler Ma peau plissée, parcheminée, n'aura que faire de vos onguents C'est donc bien maintenant qu'elle réclame votre tendresse  Et si soudain le flux était trop fort Mon cœur prendrait le reste. N'attendez pas trop tard pour m'offrir vos caresses. Et si tu at

Oremus

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  Allons mon tendre ami Le temps court le temps passe Ainsi s'en va la vie S'évapore et s'efface.   Allez mon tendre ami De la tige détachée Tu voles au vent joli Sur feuille balloté Ouvre ton parachute Mon tendre ami Atténuée est la chute Quand elle n'est pas subie Enfin mon tendre ami Dans la forêt, l'humus Étendu tu t'enfouis Résonne l'oremus. Adieu mon bel ami Nous sommes de passage... Gérard Dézèmerie (28/9/21)  

Abattage funèbre

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Je t'ai entendu gémir puis hurler Je t'ai vu te raidir, dresser, tomber Je t'ai regardé souffrir, déchiré Par la lame violente et acérée. Tu as vu et su que j'étais complice Tu compris que j'étais l'instigateur De ce qui fut cet atroce supplice Et ce qui fut ton ultime malheur Ta tête d'abord tournée vers le ciel Fut tranchée par la scie qui assassine Tes bras ployaient sous l'attaque mortelle Quand résistaient tristement les racines Nonobstant le cancer qui te rongeait Oubliant le danger représenté Témoin de ce temps où tu fus planté J'aurais au jardin aimé te garder Mon peuplier, pourtant tu es tombé Alors qu'hier encore je t'enlaçais Aujourd'hui, moi Judas, je t'ai trompé Car pour ta mort c'est moi qui ai signé.   Gérard Dézèmerie (4/8/21)

Le printemps

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  La soie frileuse de l'aubépine s'est envolée Au dernier vent de l'hiver qui doit s'effacer Au profit des beaux jours et des longues soirées. De l'odeur des lilas et du tendre muguet. Les promesses tenues, le col se déboutonne Alors que les coucous jaunissent la prairie Comme du pissenlit les fleurons qui foisonnent La verte sauterelle y trouve son abri. Il n'est une once d'atmosphère qui ne friponne Ni un arpent de terre qui ne vibre et frissonne. Sous l'impulsion affriandante et joyeuse De l'émotion créative et généreuse. Fleurissent les vergers aux pastels mêlés Et frémissent bientôt les plans au potager L'escargot éveillé soigne sa géniture Repérant, audacieux les fragiles cultures La mare en émoi prépare alors les concerts Des gorges déployées, de corps qui se  resserrent Des grenouilles excitées dont le nombre prospère Quand dans proche forêt naissent biches et cerfs Plus de doutes en mon être, ni plus d' hésitations

La blouse grise

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  Grise était la blouse fraîchement repassée Il me revient aussi son odeur de propre Son grain légèrement rêche et son aspect Flattant du gamin que j'étais,  l'amour-propre Dans ce coin de mémoire elle est en premier Symbole d'école et même du lycée Celle que l'on porte en toute égalité Pauvres, aisés, fils de patrons ou d'ouvriers Il me revient à l'esprit cet encrier La plume Sergent major qu'on y trempait Tâche qui s'échappe par buvard absorbée Qui gâche la page de l'élève appliqué Trône la maxime du jour au tableau noir Ronronne non loin de l'estrade le poêle à bois Sur le pupitre: livres, cahier de devoirs Souvenirs jaunis de la classe d'autrefois On voyait le ciel par les  hautes fenêtres Mais c'est sur les cartes que je vivais mes rêves L'Asie déjà, des fleuves les sources champêtres Et ces montagnes, scènes de guerres et de trêves Ces murs, des frontières terrestres et humaines Qui m'interrogeaient, m'attiraient

Je voudrais

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Je voudrais, rassuré, là, contre ton  mur Las, ma baraque, fragilisée, apposer Et enfin, rasséréné, dans ma masure En toute sérénité m'abandonner. Si tu n'es pas ici, me laisser aller Près de la flamme du feu qui me rassure Y chauffer mes os aux braises des pensées Oublier enfin toutes les forfaitures Délier les nœuds nervurés des neurones Nier l'évidence et renier le passé Donner au destin une courbe asynchrone Et à l'avenir, une pleine liberté... Mais m'accueillerais-tu ? Es tu toujours mien? Ta mémoire se souvient-elle de ces moments Où, symbiose totale, nous ne faisions qu'un ? Et voudrais-tu encore revivre ce temps? Triste est toujours la solitude imposée Mais pourtant bien moins qu'un duo supporté Et si telle décision un beau jour m'échoie Vivre seul, de souvenirs, serait mon choix. ©    Gérard Dézèmeri e                                                                                 04/04/2021

Demi-tour interdit

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  Je souffre d'imaginaire et manque d'imagination J'aimerais embellir ma vie mais me terre dans le factuel Oser briser les habitudes, moduler mes horizons Quitter les turpitudes, viens mon chien répondons à l'appel !   À l'appel du monde, des chemins et de la découverte Des rencontres de l'instant, situations ahurissantes Du beau, du sublime, de l'immonde qui séduisent, déconcertent... Mais qui toujours en moi réveillent des pulsions émouvantes.   Conscient du temps qui reste, je peste ; c'est quand je me souviens Que se bousculent dans ma tête les images et les odeurs Vibre mon corps comme mon âme, insouciant je redeviens Courant, riant et rêvant croyant fermement au bonheur.   Las !! plus courte est cette route qu'au prime- abord elle apparaît Le retour, le demi-tour sur l'autoroute est interdit Tu as pris ton tour, retiré ton ticket, tu as payé Il te faut maintenant rouler sans arrêt vers la sortie...

L'hallali (bulle d'éternité)

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La vie cette garce m'a  culbuté L'amour cette farce m'a abusé Et sur les traces que j'ai laissées En boucle passent les heures blessées Stoppant la meute des souvenirs Alors que retentit l'hallali Exténué, dans un dernier soupir  s'estompent mes ultimes envies Ayant enfin retrouvé la paix Celle de l'enfant pur quand il est né Lâchant toute prise , abandonné, Bulle d'éternité , je deviendrai  enfin !!   ©    Gérard Dézèmeri e                                                                                 24/10/20-19/03/21

Barbouilleur écrivain

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En ce monde nouveau où les rimes de slam Mettent au placard les quatrains et vers anciens Je persiste à aimer ces couplets qui enflamment Me portent, me transportent et pavent mon chemin. Jamais vraiment classiques et rarement parfaits Ils dansent dans ma tête et réjouissent mon  cœur Y laissent une musique ou douce mélopée Les vers qui se succèdent suffisent à mon bonheur. Bien pauvres sont les miens, Verlaine de comptoir, Troubadour en goguette je noircis mes carnets Barbouilleur écrivain je conserve l'espoir Qu'un jour authentique poète je deviendrai. Mais si point n'est le cas je garderai en moi Le bonheur de créer, écrire et déclamer Des mots juxtaposés qui déclenchent l'émoi Comme ceux de mes maîtres tant de fois répétés.    ©    Gérard Dézèmeri e                                                                                 19 Mars 21

Si j'avais un jumeau

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Si j' avais un jumeau je ne serais pas seul J'aimerais ses défauts ou lui ferais la gueule Lui donnerais l'amour comme il me le plairait Déclencherais la guerre et signerais la paix. Si j'avais un jumeau ,oui, je nous aimerais Ayant les mêmes goûts et les mêmes envies Et sans avoir besoin de même lui parler Nous survolerions les obstacles de la vie Si j'avais un jumeau le choix serait unique Je verrais par ses yeux, sentirais par sa peau Deux êtres différents tendrement identiques Sur un même sentier, les mêmes auripeaux Je n'ai pas de jumeau et c'est toi que j'attends J'ai jeté au feu tous les brouillons raturés N'ai rien gardé ou si peu et j'oublie ce temps Pour sublimer un jour, qui sait,  l'oeuvre achevée   ©    Gérard Dézèmeri e                                                                                 13 Mars 21

Des rêves tout simples

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  Le jour disparaît Les hirondelles amorcent leurs rondes folles  Comme si elles gribouillaient le ciel qui se prépare à la nuit. La lune apparaît Les grenouilles entament alors leurs barcarolles Pour leur fertilité font une aubade à Vénus qui luit. Brille voie lactée Toi le chemin d'étoiles qui trouble ma boussole Me laisse penseur amoureux et trompe mes insomnies. Sur le char d'Eros Je veux arrimer tous mes songes qui s'envolent Et portent aux nues les tribulations qui hantent ma vie. Léger, libéré Je m'endormirai alors espérant l'aubole De rêves tout simples où nous serons tous les deux réunis.   ©    Gérard Dézèmeri e                                                                                                                          Mars 2021  

Et que tombe la neige

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  Enfin tombe la neige Elle volette lumineuse Douce chute en arpège De mousse cotonneuse Les cloches s'emmitouflent Leurs timbres s'enfloconnent Avant que vent ne souffle Et qu' Angélus résonne Soir,  retarde ta venue Ne prépare pas ton lit Seule la blancheur ténue Éclairera cette nuit Demain sera différent: Sous la couche la laideur Disparaitra pour un temps Et y restera pour l'heure Mais oublions pour l'instant La fonte, vivons au présent Jouissons de la pureté Par la Nature prêtée.   ©    Gérard Dézèmeri e                                                                                                                          Mars 2021  

Je suis

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  Je suis parfois la mer comme vagues déferlées Que les marées défilent en de profonds respirs Ressassent sans fin le ressac de mes pensées Et que la lune lors des nuits sans sommeil empire Je suis le vent qui se lève et soudain tourmente Soulève des tornades qui arrachent et déterrent Bourrasques de révolte qu'indignation augmente Lorsque me tarraudent l'injustice et l'arbitraire Je suis aussi l'hiver et la froidure superbe Quand enfin sous nuages de plomb tombe la neige Cachant pour quelques temps jusqu'au moindre brin d'herbe Enveloppant le monde sous volutes en arpèges. Je suis le ciel d'avril si calme et plein d'espoir A l'aube du printemps accueillant l'oiselet Qui sillonne pour un temps en quête de nichoir La nature bienveillante de mon âme apaisée Et quand l'été viendra je serai celui-là Qui rit exulte,  chante et danse , sourit à la vie Voyage, admire et rencontre ici et là-bas Les autres humains que l'univers nous en